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Un secret

 

Secret de polichinelle, secret d’état ou secret de femmes, qu’il soit de cuisine ou de beauté, tout le monde en a un, et il n’a de valeur que s’il est partagé. Les Femmes, c’est bien connu, aiment parler, je vais donc vous livrer mon secret...
Celui là, il préoccupe tout le monde ici c‘est celui de l’intégration.
Mais, comment a-t-elle fait?
Et je me dis à mon tour, lorsque j’entends certains ( et surtout certaines) qui se lamentent sur les avatars de leur parcours: mais comment font-elles pour attirer tout ça?”
Bien sûr notre nouveau ” moi “ne peut se construire qu’avec des expériences et des échecs riches d’enseignements. Au début nous avons toutes tendance à donner priorité au physique et à négliger le comportement et le travail de sa personnalité intimement féminine ; cela va de la gestuelle au langage, en passant par les goûts et les couleurs.. Vous sifflez~ dans vos doigts pour appeler le taxi?
Vous faites des bras d’honneur au chauffard qui a failli vous écraser?
Et le petit blanc au comptoir, en commentant Nantes-O.M, qui voue désigne à l’examen approfondi de votre auditoire?
I1 n’y a pas que cela; Votre personnalité, votre style, indépendants de la beauté doivent être des axes de recherche perpétuels, car malgré le travail de sape des hormones, le physique peut toujours revenir au galop ; il ne tient qu’à un poil (qui pique généralement!). Adapter ses goûts, son habillement, à son physique est une règle de base, tout en composant avec le milieu dans lequel on évolue. La robe de daurade à paillettes en milieu rural est incongrue, mais ne tombons pas dans l’excès inverse, le négligé nous va très mal! En plus on a une taille au dessus de la moyenne qui nous vaut d’être repérées comme un drapeau. apprenons donc à camoufler les choses par un maquillage qui mette nos qualités en valeur, plutôt que tartiner allègrement sur les défauts.
A vous de chercher objectivement où ont ces qualités, et sachez que tous ce décorum qui constitue l’ensemble des codes sexuels de la femme se paient, et qu’il faut aussi prévoir un budget pour les soins de cette peau sur laquelle les hormones ne peuvent pas tout!
On écrivait récemment dans ce journal qu’il fallait s’accepter tels que nous étions, mais essayons quand même de ne pas surpasser en laideur le plus hideux des humains de notre sexe, et là, ça reste du domaine du possible.
Se négliger, pour nous plus que pour les autres, est le reflet d’un état dépressif latent voire d’un abandon, et n’oublions pas qu’en plus de notre image nous sommes chacun ambassadeur de notre “état”, c’est çà dire des autres ‘trans’. Certes la vraie intégration c’est lorsque dans un domaine on loue vos qualités professionnelles, humaines et votre dynamisme! Là, plus personne ne songe même à se poser la question sur cette femme, cet homme, qui a quelque chose... De plus ou de moins.
Mon expérience de la vie m’a fait définir une règle qui a écarté de moi depuis longtemps les avatars humiliants que nous avons toutes connues. C’est mon secret : .Je ne fréquente pas les ‘transsexuels’! Cela peut vous choquer, d’autant que je me donne du mieux possible à cette association, et pourtant... Certes je peux faire une exception, mais ce sera plus par affinité réelle, que par le fait que nous soyons soi- disant « sœurs » Je n’aime pas que des transsexuelles m’abordent dans la rue en me lançant des « ma chériiillie! » parce qu’elles m’ont reconnu Je n’aime pas parce que leur dégaine ou leurs cuissardes vont me désigner par contre coup comme suspecte, et faire changer les regards. Trois femmes de 1,75 m plus talons qui se tiennent par le bras en descendant la Canebière, ça annule tous vos efforts d’ombres à paupières!
Dans les assemblées de l’association, on rencontre des gens formidables, de nouveaux venus qui assurent et qui s’assument, et qui peuvent même en apprendre à des membres plus anciens. Ici c’est un tremplin, d’où l’on fait le grand saut dans l’avenir après avoir glané le maximum de renseignements sur les erreurs des autres. C’est un passage obligé, et au début ça soutient le moral d’en voir qui sont pire que soi. Considérez: que c’est notre société secrète Mais que cela soit transitoire et hors de nos murs, fuyez 1e ghetto!
Ce mot que l’on stigmatise pour toutes les catégories qui font les gens: Immigrés, cités, S.D.F..., c’est un mot pou exclus, alors ne nous mettons pas en position de s’exclure soi-même de la vraie vie, celle où il y a des hommes et de femmes, en jouant toute sa vie les transsexuelles!
Comme dans toutes les règles il y a des exceptions. Je n’hésite pas à passer quelques bonnes soirées avec quelques femmes d’origine masculine car eux ne jouent pas toute leur vie à être des transsexuels, une fois que la décision a été prise, et qu’ils soient opérés ou pas!
En fait je parle donc là de sorties avec des copains, des hommes quoi, pas des ‘trans’. au final ce n’est même pas une exception.

 

Sandra ( Présidente de l’association de 1996 à 2001 ), Clepsydre, Juin 2001, page 12.