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Le désir d’enfant

 

Quoi de plus normal que de désirer un enfant?
Il y a un âge où le désir d’un enfant se fait jour.
En ce qui me concerne, la présence d’enfants autour de moi me stressait et l’idée d’en avoir m’indiférait jusqu’au jour où je l’ai rencontré.
C’est mon petit homme. Depuis, il fait partie des miens; il est ma préoccupation quotidienne, ma plus profonde conviction, le moteur de mon ‘combat’, mais surtout, ma principale raison de survivre.
Il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui, à son avenir.
Il a éveillé en moi ce désir de paternité; Il m’a fait prendre conscience des responsabilités que la venue au monde d’un enfant exigeait. Il m’a fait grandir, m’a rendu fort.
Mais voilà, alors même que naît le profond désir de concevoir un bébé par la voie ‘naturelle’, je sais que celui-ci sera impossible à réaliser.
Quand le destin s’acharne, il n’y va pas de main morte... Mais quand certains disent que c’est déjà bien que les chirurgiens nous ‘confectionnent’ un sexe et qu’il ne faudrait pas non plus attendre que ce dernier soit à cent pour cent fonctionnel, j’ai envie de leur rétorquer que lorsqu’on entreprend notre démarche de changement d’identité, tromper la société par une nouvelle apparence n’est pas notre but. Il y a en amont cette certitude d’appartenir au sexe opposé, ce terrible sentiment que la nature a commis une grave faute, mais surtout, il y a cette volonté d’épouser une nouvelle identité et toute la vie qui va avec.
Alors d’accord, la médecine a des limites que je peux facilement concevoir, mais en revanche je comprend beaucoup moins cette absence de respect et cette intolérance qui résonnent à notre face, car faut-il le rappeler ?, nous sommes des êtres humains avec nos peurs, nos tristesses, nos joies, nos certitudes, nos rêves, et pas seulement un vaste champ d’expérimentation pour la recherche!
De plus, le profond désir d’un enfant est difficilement toléré dans notre cas, et alarme instantanément; l’on voit d’un mauvais œil l’épanouissement de celui-ci à notre contact à cause d’une prétendue et légendaire psychose dont nous souffririons et qui serait sensée affecter l’enfant. Mais s’alarme-t-on face à de futurs parents qui, n’en déplaise, conçoivent un enfant sans vraiment savoir.
Ce que cela implique, parce que c’est uniquement la suite logique de la vie du couple?
On peut se demander, à juste titre, lequel des deux enfants sera le plus désiré et aussi le plus heureux?

 

Cédil., Clepsydre, Février 2000, page 8.